| Et ce, malgré la position officielle du Canada selon laquelle il n’autorise pas l’exportation d’armes vers le Soudan.
La vérité est simple : notre système d’exportation d’armes manque cruellement de traçabilité. Une fois les armes fabriquées au Canada exportées, il devient impossible de savoir où elles aboutissent, ni entre quelles mains elles se retrouvent. La même inquiétude a d’ailleurs été soulevée à propos d’armes canadiennes ayant possiblement fini à Gaza, malgré les engagements clairs du gouvernement canadien de mettre fin à toute exportation vers la région.
Bien que le Canada ait tenu un discours juste en affirmant qu’il n’autoriserait pas d’exportations vers des zones de conflit, les failles et le manque de transparence dans les rapports compromettent sérieusement cet engagement. La Loi sur les licences d’exportation et d’importation (LLEI) doit être modifiée pour garantir une transparence et une traçabilité complètes de chaque arme produite au pays.
Les Canadiens méritent mieux.
Le mois dernier, la députée Jenny Kwan a déposé un projet de loi d’initiative parlementaire visant à combler les failles des lois canadiennes sur l’exportation d’armes. Le projet de loi C-233 propose de: - Appliquer les contrôles à l’exportation à toutes les armes et technologies fabriquées au Canada;
- Supprimer les exemptions liées aux États-Unis et à d’autres pays de la Liste des contrôles à l’exportation;
- Exiger des rapports détaillant où se retrouve chaque arme canadienne. Sans exception;
- Imposer la présentation de rapports annuels au Parlement sur la conformité du Canada au Traité sur le commerce des armes.
Le projet de loi C-233 devrait être étudié en deuxième lecture au cours de la semaine à venir. Envoyez une lettre dès aujourd’hui à votre député pour lui demander d’appuyer le projet de loi C-233 et pour que le gouvernement agisse immédiatement afin que plus jamais les armes canadiennes ne servent à alimenter des atrocités à l’étranger.
Wasalam, Le Conseil National des Musulmans Canadiens (CNMC) |